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Mécanique

Jaguar Mark 2 1967

Sympathique cette petite berline, avec sa sellerie en cuir Connoly, ses tapis pure laine, son tableau de bord et ses garnitures de portes en ronce de noyer et en acajou! Comme elle est très rapide, nerveuse et se prête à la conduite sportive, on l'a surnommée le «Business-man Express».

Cette description ne peut convenir qu'à une Jaguar. En fait, il s'agit d'une Mark II de l'année 1967, à moteur 230,6 po3 (3,8 litres).

Jocelyn Bournival, de Saint-Hubert, possède cette Jaguar depuis quatre ans, mais en connaît l'histoire depuis 1970. «Le premier propriétaire a eu des ennuis mécaniques après avoir parcouru 14 000 milles (22 400 km). La garantie expirait à 12 000 milles (19 200 km) et il a refusé de payer les mensualités. Le concessionnaire British-Leyland, à Dorval, a repris la voiture et elle a traîné dans sa cour pendant deux ou trois ans, où je la voyais», rappelle-t-il.

«Lorsque le dépositaire a fermé ses portes, un mécanicien a acheté la Jaguar avec l'intention de la réparer, ce qu'il n'a jamais fait. Elle a été achetée et déménagée à quelques reprises pour finalement se retrouver à Greenfield Park. Elle était sur le pavé, recouverte d'une toile, avec le résultat que les cuirs ont séché et craquelé. Les bois ont également craquelé, de même que la peinture. Quant aux caoutchoucs, il ont disparu», ajoute-t-il.

C'est dans cet état qu'il a récupéré la Jaguar. Il l'a transportée dans son garage où il l'a complètement désassemblée, mettant à nu le métal de toutes les pièces. Cela lui a permis de constater qu'il n'y avait aucune trace de rouille. Il a conservé le maximum de pièces et a fait venir d'Angleterre celles qui avaient besoin d'être remplacées. Il a procédé à ce qu'il appelle une restauration budgétaire, avec le moins de dépenses possible.

L’intérieur a été refait à neuf, de même que certains chromes, qui étaient piqués, ainsi que les roues et les caoutchoucs. En tout, il a investi 1500 heures de travail. «J'ai refait moi¬même le moteur et le rembourrage des sièges. La seule chose que je n'ai pas faite, c'est appliquer la peinture et les chromes.»

Elle a fière allure, sa Jaguar, et son moteur 6 cylindres en ligne est toujours aussi agréable à entendre. Alimenté par deux carburateurs, le fameux moteur à double arbre à carmes en tête produit 220 chevaux. Il permet d'atteindre des pointes de 128 milles (205 km) à l'heure.

«Elle est très agréable à conduire. J'ai parcouru 12 000 km au cours de la dernière saison. Je suis allé en Pennsylvanie et à New York. C'est beau, mais il faut que ça roule. Elle se comporte très bien à partir de 70 milles (112 km) à l'heure. Côté performance, elle atteint les 60 milles (96 km) à l'heure en seulement 7,7 secondes. C'est une voiture qui a fait bonne figure dans les courses de classe tourisme, à l'époque.» En fait, la Mark II s'est emparée du titre de championne d'Europe des voitures de tourisme, au nez de Mercedes. Elle a également eu du succès aux mains de Stirling Moss.

La boîte de vitesses est automatique avec levier au plancher. La voiture pouvait aussi être pourvue d'une boîte à 4 rapports avec surmultiplication. Jocelyn Bournival affirme que la boîte standard était affreuse, utilisant même l'expression «boîte de tracteur» pour la décrire.
Une autre des caractéristiques de cette Jaguar: les quatre freins à disques. Détail intéressant sur le modèle à boîte automatique: à l'arrêt, une soupape électrique, contrôlée par l'accélérateur, applique les freins arrière pour empêcher la voiture d'avancer même si on relâche la pédale. Il suffit d'appuyer sur l' accélérateur pour débloquer le système instantanément.

En 1967, la Jaguar Mark II était livrée avec une trousse d'outils complète. M. Bournival en a vu une en vente à Hershey et le prix l'a fait sursauter: 600 $ US! Sa Jaguar a été repeinte d'une couleur authentique portant le nom de «Opalescent Gun Metal Grey». Les flocons de métal donnent des reflets rose et turquoise. Quant aux roues à rayons, c'était une option presque indispensable sur ce modèle de Jaguar.

Une telle voiture se vendait 3800 $ en 1967 et aujourd'hui, selon son état, elle peut valoir jusqu'à 75 000 $. Jaguar a produit 30 070 Mark II de 1960 à 1967.

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