La Chrysler 160 de 1975 était une berline de luxe produite par Chrysler Europe, issue d'une collaboration entre Simca (France) et Rootes Group (Royaume-Uni).
Introduite en 1970 au Salon de l'Automobile de Paris sous le slogan « Une Américaine de Paris », elle faisait partie d'une gamme comprenant les modèles 160, 160 GT, 180 et, plus tard, 2 Litres. En 1975, la production avait été transférée de l'usine Simca de Poissy, en France, à l'usine Barreiros de Villaverde, en Espagne, une filiale de Chrysler, pour répondre à des besoins logistiques et économiques.
La Chrysler 160 arborait un style euro-américain distinctif, avec des lignes droites et une silhouette massive typique des goûts américains, mais adaptée aux dimensions européennes. Mesurant environ 4,52 mètres de long, 1,73 mètre de large et 1,43 mètre de haut, elle repose sur un empattement de 2,67 mètres.
Sa calandre proéminente, ses feux arrière horizontaux et ses pare-chocs chromés (simplifiés par rapport aux modèles antérieurs) lui donnaient une allure statutaire, bien que reflétée pour son manque d'élégance face à la concurrence française comme la Peugeot 504 ou la Renault 16. À partir de 1973, elle avait adopté des roues de 14 pouces (contre 13 pouces initialement) avec des enjoliveurs d'une seule pièce, un changement généralisé à toute la gamme.
Sous le capot, la Chrysler 160 1975 était équipée d'un moteur 4 cylindres en ligne de 1 639 cm³ à arbre à cames en tête, développant 80 ch DIN (59 kW) à 5 600 tr/min et un couple d'environ 125 Nm à 3 000 tr/min.
Ce moteur, conçu par Simca, était moderne pour l’époque avec sa distribution par chaîne et sa capacité à évoluer en cylindrée. Associé à une boîte manuelle à 4 vitesses (une automatique TorqueFlite à 3 rapports était en option), il propulsait les roues arrière via un essieu rigide suspendu par des ressorts hélicoïdaux.
La suspension avant d'utiliser des barres de torsion, offrant un compromis entre confort et tenue de route, bien que l'essieu arrière rigide ait été jugé dépassé par la presse spécialisée.
Performances : Vitesse maximale de 155 km/h, 0 à 100 km/h en environ 14 secondes.
Consommation : Moyenne de 10–12 L/100 km, selon les conditions.
Freins : Disques à l’avant, tambours à l’arrière, sans assistance de série.
Poids : Environ 1 150 kg.
L’habitacle de la 160 était sobre mais fonctionnel, visant une clientèle recherchant une montée en gamme par rapport aux Simca 1301/1501.
La finition incluait des sièges en tissu (le velours était réservé aux modèles supérieurs comme la 180 ou 2 Litres), une planche de bord simple avec compteur de vitesse et jauge de carburant (pas de compte-tours, réservé à la 160 GT ou 180), et des options comme un allume-cigare et un compteur journalier ajoutés au fil des ans. Contrairement aux versions plus luxueuses, elle n’avait ni direction assistée, ni vitres électriques, ni climatisation, ce qui la rendait moins compétitive face aux standards du segment.
En 1975, la Chrysler 160 était en fin de parcours commercial en France, où elle peinait à séduire face aux berlines françaises plus modernes et mieux équipées. Cette année-là, elle était encore vendue sous le nom « Chrysler 160 », mais à partir de 1977, elle deviendrait la Chrysler-Simca 1609 (90 ch avec un carburateur double corps) en Europe continentale, avant d'être rebaptisée Talbot 1610 en 1979 suite au rachat de Chrysler Europe par PSA Peugeot Citroën.
En Espagne, où elle était produite, une version diesel Barreiros de 2,0 L (65 ch) fut introduite, mais jamais exportée.
Avec une production totale de 275 000 unités sur dix ans (1970-1980), la Chrysler 160 et ses variantes n’ont jamais atteint les 100 000 ventes annuelles espérées par Chrysler. En 1975, seulement 24 500 unités furent disparues, dont 4 500 en France, reflétant son déclin face à une concurrence plus innovante et une image confuse entre ses origines Simca et son badge Chrysler.
Aujourd’hui, la Chrysler 160 1975 est une rareté, prise par les amateurs de curiosités automobiles pour son mélange unique d’influences et sa robustesse mécanique. Son prix sur le marché des collectionneurs varie entre 3 000 et 8 000 selon l’état, bien que peu d’exemplaires subsistent en bon état.
